Biais d'opinion, lecture des médias
Application
à la situation en Côte d'Ivoire en janvier 2011
Je suis non seulement préoccupé par ce qui se passe actuellement dans ce pays, je le suis aussi par la façon dont on nous informe. Le " on " étant les médias en général, les radios : France culture, Europe 1, Radio Suisse Romande, RTL, France Inter, ... la presse : le Point, l’Express, Libération, ... mais aussi plus insidieusement, les moteurs de recherche : GOOGLE, YAHOO, … . Je me sens un peu téléguidé.
Par exemple, ça m'interpelle qu'un journaliste sur France Inter commence sa déclaration sur les ondes en évoquant la situation des deux épouses de Gbagbo,...avant tout propos, son but n'est-il pas de chauffer l'auditeur, de faire passer Gbagbo pour un "gros lourd" de dictateur polygame.
Ça m'interpelle qu'on n'évoque pas les violences subies par les partisans de Gbagbo, y compris à Abidjan. J'ai une amie ivoirienne originaire de la campagne près de Yamoussoukro dont la famille a été victime de ces violences : la femme et le meilleur ami de son frère égorgés, ces deux oncles victimes de tentatives de meurtre, l'un a eu sa maison brûlée,... .
Ça m'interpelle aussi qu'on n'évoque pas la situation dans le nord de la Côte d'Ivoire sous l'emprise de la milice issue du coup d’État de 2002. Tout serait merveilleusement démocratique au Nord dans la zone contrôlée par SORO et ses Com'zones (commandants de zone).
Ça m'interpelle que nos bons
médias démocratiques sous l'influence d'aucun lobby et d'aucune
« agence » ne reprennent pas l'histoire depuis 2000 ou
2002 pour expliquer la situation actuelle.
J'en ai assez que nos
médias ne cessent de présenter comme un fait acquis que Gbagbo :
ne respecte pas le scrutin, qu'il doit quitter le pouvoir, ... est un
dictateur, est infréquentable.
J'en ai assez que ces médias se copient mutuellement et que seul le style change d'un média à l'autre. Je veux parler des styles : "intello-culture" sur France Culture, "gauche démocrate" dans le Nouvel Obs, "tendance" dans Libération". L'édition du 7 janvier 2011 de ce journal est exemplaire de ce point de vue là. Comme dans la PUB, cette diversité des styles et des formes crée l'illusion du choix, d'une pluralité, que globalement l'opinion émise est partagée. Toujours est-il que ces grands médias ne donnent ni la parole aux partisans de Gbagbo, ni même à ceux qui doutent ; ou alors ils la donnent à des opposants marqués d'un discrédit, par exemple à des personnalités étiquetés Front National ou à des types ou femmes cocasses, à Brigitte Bardot ou à je ne sais qui.
L'information est ainsi une affaire d'émotion, d'étiquetage, et puis rendre compte de la complexité des faits, c'est difficile, c'est long.... .
Dans nos médias, à 97 %, tout va dans le même sens. Il s'en dégage une impression d'unanimité, d'évidence, alors que ce n'est justement pas évident.
La façon la plus simple de manipuler les gens, de façonner leur représentation, d'orienter ce qu'ils pensent est de maîtriser les informations qu'ils reçoivent, de les colorier dans le sens voulu, de faire croire que c'est évident, qu'il y a unanimité, que le seul regard convenable sur les faits est celui qu'on leur donne, qu'ils n'y peuvent rien, que les regards contraires sont immoraux, ringards... . Le mensonge semble assez rare mais existe (cf. les armes de destructions massives en Irak), enfin, je n'en sais trop rien. Quoi qu'il en soit : la sélection des faits, leur simplification, l'omission et la répétition semblent largement suffire. Pour que le message passe, il faut déjà qu'il provienne d'une personnalité authentifiée « chic type » ou spécialiste qui présente bien, et il faut créer l'illusion d'un raisonnement logique à partir de quelques faits réels sélectionnés. Il faut aussi jouer la pluralité, c'est à dire faire croire que les opinions discordantes à celle qu'on énonce sont très largement minoritaires. On a tous tendance à se dire que la large majorité ne peut pas se tromper. On se dit aussi, enfin moi je me le dit que pour maintenir mon intégration sociale, que je n'ai pas intérêt à émettre un opinion contraire à celle de majorité ou à celle du pouvoir. Ce mécanisme mental est pour partie inconscient. Qui résisterait à ce raisonnement : si 97 sources émettrices disent "blanc" et 3 disent "noir", c'est forcément que ceux qui disent "noir" se trompent. Les moteurs de recherche internet sont très puissants pour nous induire dans ce type d'erreur.
Toutefois, en cherchant bien, en n'acceptant pas le prêt à mâcher intellectuel, en faisant appel à son bon sens, en reliant les éléments, en comparant, en se rappelant les événements passés, on peut évoluer vers plus de discernement.
A la télé fin 2010, dans une émission de divertissement, j'ai appris qu'un jeune groupe de Rap pouvait devenir simplement en quelques mois le groupe phare de la scène Rap, le groupe que tout le monde s'arrache, par le seul fait du talent, de la magie et de la démocratie du net, par les mails entre potes, les blogs, .... . C'était là propos de l'émission. Super n'est ce pas. La réalité, c'est que tout est orchestré. Il y a des sociétés payées pour alimenter et pénétrer les blogs et les réseaux sociaux ou militants (1) , pour faire passer à la télé, pour que les pages s'affichent en premier (il faut payer pour ça), pour alimenter le buzz, pour passer à la radio, et pour que l'on s'étonne à la fin, enquête à l'appui, de cette ascension fulgurante. Lorsque ça concerne un groupe de Rap, c'est pas bien grave, mais lorsque la manip concerne des sujets relatifs à notre santé, à l'économie, aux solutions pour résoudre le chômage, les relations internationales, la guerre, la paix, l'environnement, .... c'est pas pareil, c'est grave. C'est le même type de "boites" de merde, payées et par des grosses firmes ou par des gouvernements (USA, Qatar, France,...) qui nous distillent des messages qui font qu'il y a la guerre ou la paix, que l'on soit en bonne santé ou malade (ou mort - voir affaire du Médiator), que l'on peut être pauvre ou avoir assez pour vivre. En France, des conseillers(res) gouvernementaux sont recrutés chez ce style de boite, passent de chez Havas au gouvernement puis retournent chez Havas ou Publicis.
En effectuant ce travail de recherche, d'analyse, pour me faire une opinion, et en essayant de ne pas tomber dans le piège du "pour confirmer mon opinion", j'ai sélectionné les sites suivant.
Je vous propose de les consulter.
A propos de
Guillaume Soro - Le premier Ministre
nommé par Alassane Ouattara.
Dans
Wikipédia ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Guillaume_Soro )
: " Il est secrétaire général des Forces
nouvelles, le mouvement rebelle, et l'actuel secrétaire général
du MPCI (Mouvement
patriotique de Côte d'Ivoire). Ces forces dont il est le
représentant politique contrôlaient 48 % du pays de 2002 à
2007. ".
A
propos du MPCI . Amnesty
International est
intervenu.
http://www.amnesty.org/fr/library/asset/AFR31/007/2003/fr/43199058-d72a-11dd-b0cc-1f0860013475/afr310072003fr.pdf
Les
tueries de Daloa en octobre
2002
http://www.afrik.com/article5192.html
La parole est aux Forces Nouvelles de Côte d'Ivoire (Chef : Guillaume Soro) - ( http://www.fninfo.ci/ )
C'est écrit sur leur site : " Le royaume a désormais son roi - Il (Gbagbo) est le cousin lointain d’Adolf Hitler, celui là même qui a mis en application la théorie de la sélection naturelle des espèces de Charles Darwin" .
C'est hallucinant et très inquiétant que l'ONU qui a forcé les élections se soit imaginé que l'armée du sud allait faire copains-copains avec des types pareils du MPCI. C'est hallucinant que Ouattara, Sarkosy et la fameuse Communauté Internationale les soutiennent.
L'analyse du journal " L'humanité " sur la situation en Côte d'Ivoire
Le Cameroun et l'Angola ne font pas partie de la communauté internationale. http://www.upc-cameroon.com/
Dans
le Nord de la Côte d'Ivoire, tout est "clean"
: http://fr.allafrica.com/stories/201003300924.html
Le
livre " Crime contre l'humanité en Côte d'Ivoire "
http://www.amazon.fr/Crimes-contre-lhumanit%C3%A9-Massacres-C%C3%B4te-dIvoire/dp/2756900508
Allasane
Outarra, le père de la rébellion ivoirienne, par les siens.
http://www.dailymotion.com/video/x88j9i
Le
capitaine IB cité dans cette
vidéo. http://www.afrik.com/article6495.html
Dix
ans de violences politiques en Côte d’Ivoire -
http://survie.org/billets-d-afrique/2011/198-janvier-2011/article/dix-ans-de-violences-politiques-en
Pour
rigoler sérieusement : " Juppé ministre des colonies "
http://survie.org/billets-d-afrique/2011/198-janvier-2011/article/juppe-ministre-des-colonies
Il est manifeste que la situation
en janvier 2011 en Côte d'Ivoire résulte du putsch manqué en 2002,
qui lui même résultait des élections ratées de 2000, qui
elles mêmes résultaient de questions économiques, sociales et
identitaires laissées en plan depuis des décennies, questions
telles que : le contrôle de l'immigration, la nature des liens
avec la France … , les conditions sociales, l'éducation, l'état
civil, l'enregistrement des droits fonciers, ... .
La Côte d'Ivoire, ces quarante dernières années, a été la destination d'une immigration massive de populations maliennes, burkinabées, guinéennes et libériennes qui débutaient dans des petits boulots, qui constituaient aussi la main d’œuvre bon marché et corvéable des ivoiriens de souche plus riches. Cette immigration peu ou pas contrôlée a fini par représenter 25 à 40 % de la population au Nord. Les conditions d'accès à la citoyenneté ivoirienne étaient incertaines. Cette proportion, tout en restant forte, allait décroissante vers le sud. Cette immigration était encouragée par les gouvernements Maliens et Burkina qui y voyaient un moyen de rentrer des devises, d'exporter leurs problèmes d'emplois, de développement économique et de surnatalité,..., un moyen aussi d'étendre leur influence et de propager l'Islam, un accès futur à l'océan, …. . Bien que cette question du prosélytisme musulman soit moins forte aujourd'hui que dans les années 90, cette volonté de conquête par la démographie, par l'installation, par la mise en place de circuit économique « Halal », par la natalité ou encore par l'obligation traditionnelle des non-musulmans de se convertir pour se marier avec un(e) musulman(e) demeure. Cette religion et les conceptions religieuses qui lui sont liées, sont très largement instrumentalisées par les pouvoirs en place et par ceux qui y prétendent. Cela étant, ce n'est nullement le propre de la religion musulmane, ni même des religions "d'Abraham" (Juives, Chrétiennes, Musulmanes).
Dans la décennie 1990-2000, la Cote
d'Ivoire a été frappée à la fois par les problèmes de succession
de son premier dirigeant depuis l'indépendance, Houphouet-Boigny, et
par une grave crise économique : chutes des cours du café et
du cacao, concurrence asiatique sur ces matières,... . C'est dans ce
contexte démographique, économique et identitaire que le concept
d'ivoirité s'est affirmé et s'est finalement inscrit dans la loi.
Dans un pays où 25 % des résidents, jusqu'à 40 % dans
certaines zones, sont des migrants africains des pays voisins, les
questions relatives à "l'Ivoirité", qui est
ivoirien, qui ne l'est pas, qui peut voter, qui ne le peut pas,...
sont des questions identitaires essentielles. Affirmer comme certains
bien-pensants que ce concept est raciste est raciste (raciste ta
mère). Tous les pays, du Vietnam, à la Bolivie en passant par le
Canada et Dubaï (un mauvais exemple qui ne dérange personne, mais y
a un grand prix auto), disposent de règles pour contrôler leur
immigration tout simplement parce qu'ils entendent rester ce qu'ils
sont. Les Ivoiriens parce que africains et noirs ne le pourraient
pas, même, ne le devraient pas. C'est là l'idée de François
Hollande du Parti Socialiste Français. Il n'est ainsi pas étonnant
qu'en Côte d'Ivoire, la définition des listes électorales a été
un sujet important de discorde lors des élections contestées de
2010. En France, les conditions d'accès aux droits de vote sont très
encadrées et conditionnées par l'accès à la nationalité et c'est
bien ainsi, mais ce serait mal en Côte d'Ivoire !
En
2000, Gbagbo a sorti le joker "Ivoirité" pour écarter
Ouattara de l'élection présidentielle. Ce joker "Ivoirité"
consistait en une loi qui stipulait qu'il fallait être de mère et
de père ivoiriens pour être candidat à l'élection présidentielle.
Ceux qui ne réunissaient pas ces deux conditions de parentalité
pouvaient voter mais pas se présenter. Il y a pire comme
ethnocentrisme ! Pour Ouattara, son père était Burkina, sa mère
ivoirienne, ainsi l'application de cette loi est apparue
opportuniste. Hé oui, le fait que Ouattara, alors qu'il était
dirigeant en second du pays auprès d'Houphouet-Boigny avait fait
jeté Gbagbo en prison, venait d'être Monsieur FMI en Afrique et
était poussé par la gentille et démocratique Communauté
Internationale aurait du protéger Ouattara de cette loi, .....
discutable !
En 2002 en France , on nous a "vendu " les prémices du coup d’État comme une mutinerie de soldats sous-payés, puis progressivement comme un coup d'État militaire. La France, pour se dégager d'un accord de défense avec le gouvernement légal et socialiste de Gbagbo, a alors déclaré que ce putsch était un problème Ivoiro-Ivoirien. Jacques Chirac, Président de la République et Dominique de Villepin, Ministre des affaires étrangères à l'époque, ont ensuite œuvré pour entraver, la contre offensive au putsch du gouvernement légal ivoirien en évoquant la protection de nos ressortissants. Cette déclaration était d'autant plus une trahison que les services de renseignements français ne pouvaient ignorer depuis le déclenchement du putsch, les transits massifs d'armes depuis la frontière nord avec le Burkina Faso au profit de ces "mutins" sous-payés (voir video http://www.dailymotion.com/video/x88j9i ). Les armes ça s’achète, ça se stocke, ça se planque, c'est pas si simple, il faut une logistique spéciale, il faut des complicités, il y a des circuits d'argent. Il est dès lors très probable que les services secrets français étaient informés (sinon y seraient nuls, pourquoi on les paie?) ou ont participé aux préparatifs de ce Coup d’État.
La tactique des "mutins", plus exactement un assemblage de putschistes, de mercenaires, de pauvres types à qui on a promis, avec la caution morale de la lutte contre l'injustice : droits de pillage, de viols, fric, came et alcool, de beaux pick-up armés, ... a été de s'infiltrer en civil dans les villes avec des armes cachées sous les vêtements, d'y investir les lieux stratégiques : commissariats de gendarmerie, les bâtiments publics,... pour au signal, s'en emparer par surprise en tuant les officiels (gendarmes, fonctionnaires,...) et parfois comme à Man, leur famille, femmes et enfants. Cette tactique de guerre en civil-armé a été une source de tension et de suspicion constante à RENDRE FOUS et PARANOIAQUES tant les forces légalistes, que les populations qui ont été et qui sont encore sous cette menace.
En octobre 2002,
un mois après le début de la «rébellion », les "mutins"
ont muté en "rebelles", se sont rangés sous la
façade "respectable" du MPCI, se sont trouvés un chef
avec un certificat de respectabilité puisque luttant très
globalement contre l'injustice. Ce chef étant un ex-leader d'un
mouvement d'étudiants ivoiriens en France, plutôt de gauche, et
nommé Guillaume Soro. Il est certes aussi probable que cet habillage
de respectabilité comme cette envie d'en découdre résidaient dans
un sentiment de ras-le-bol contre les discriminations ethniques et
dans le souhait de venger "le massacre de Yopougon"
(quartier d'Abidjan) en 2000. Ce massacre de 56 personnes dont les
noms étaient à consonance musulmane a été perpétré par des
éléments des forces de l'ordre "légalistes"– voir
rapport d'Amnesty International. Ce massacre venait en réponse à de
graves troubles et à l'armement grandissant d'activistes musulmans
de ce quartier. Le sujet est très délicat et peut blesser. Il
demeure qu'il est très
facile d'instrumentaliser des sentiments victimaires et des
sentiments de discrimination. C'est même d'autant plus facile s'il y
a effectivement discrimination.
Les nordistes musulmans étaient sans doute victimes de
discrimination et de préjugés, sur quelles bases? avec quelle
intensité ? difficile à dire. Ce qui tend au cercle vicieux,
c'est que le recours à la violence valide les préjugés et les
craintes des discriminateurs. Après c'est l'emballement,
tout ce mélange, tout devient prétexte à tout, on ne sait plus qui
a commencé et ça n'a d'ailleurs plus d'importance, mais
il y en a qui tirent les ficelles, qui sont derrière tout ça.
Et puis, les
mots "rébellion", "rebelles" sonnaient
bien, ils sonnaient romantique. Le combat contre l'injustice, le
combat contre un oppresseur cousin de Hitler (dans
le texte du site
officiel des Forces Nouvelles du Premier Ministre de Ouattara -
Vendredi 31 décembre 2010 -4:37 "La cote d'Ivoire a
désormais son Roi"), que c'est beau et juste!
Seulement, lorsqu'on a conscience du massacre de Man, massacre non
seulement des gendarmes mais aussi de leur famille par les
" rebelles " (voir rapport d'Amnesty lien
ci-dessus), cette façade en prend un sacré coup. Dans
l’enchaînement des événements en 2002, le dynamique leader
des " rebelles " de gauche du MPCI, Guillaume
Soro est rapidement devenu l'allié du "libéral"
Alassane Ouattara ex dirigeant du FMI pour la zone Afrique, ex numéro
1 du gouvernement d'Houphouet-Boigny dans sa vieillesse (époque de
la construction de la basilique,....) qui se proposa même de prendre
la succession de ce dernier à son décès en 1993. Encore un qui
voulait faire don de sa personne à son pays.
De 2002 à
2004, les forces "légalistes" de Gbagbo toujours entravées
par l'ONU et par les Français de la Force Licorne, n'ont pas pu
reprendre le Nord aux mains des " rebelles ". Le
désarmement du Nord était pourtant la tâche de cette force mais
celle-ci n'a rien foutu, si ce n'est qu'entretenir l'illusion ... .
Ne jetons pas la pierre à nos chers militaires qui agissaient là
bas sous l'égide de l'ONU, l'ONU c'est intouchable. De 2002 à
2010, les populations du Nord ont ainsi vécu sous le contrôle de
ces "rebelles" dirigés par notre ami Guillaume Soro
secondé par un cortège de petits chefs prompts aux exactions en
tout genre : racket, viols, extorsions, favoritismes,
meurtres... mais leurs victimes étaient coupables d'être
alliées avec le cousin d'Hitler. Ainsi, mon amie a vu en 2005 un
commerçant libanais se faire descendre lors d'un petit raid mené
par ces types. Compte tenu de la typologie de ses " nouveaux
militaires " et évidemment, de la réaction de ceux d'en
face, "les légalistes", il y eut des mouvements
significatifs de population Nord vers Sud et Sud vers Nord selon que
ces populations pouvaient se sentir plus ou moins protégées par les
"rebelles nordistes" ou par les "légalistes".
Il faut aussi
savoir qu'à la fin des années 90, avant et après la mort
d'Houphouet-Boigny, les risques de Coup d'État venant de n'importe
quel côté étaient permanents. A Abidjan, la hantise depuis 2000
(massacre de Yopougon) était des infiltrations de civils armés
nordistes ou d'origine étrangère (Burkina, Mali,...), ...... ,il
y avait une vraie hantise d'une "troisième
colonne". Le putsch de septembre 2002 a validé
cette hantise. Le massacre de Daloa : une centaine de civils pour
l'essentiel maliens massacrés par les forces gouvernementales
légalistes lors de leur contre offensive juste après le putsch en
octobre 2002 peut être vu tout à la fois comme un des tristes
résultats de cette tension, un acte de vengeance, de représailles
ou un avertissement. Comme d'habitude nous ne pouvons
affirmer si cet acte correspondait à une volonté délibéré du
haut commandement militaire ou s'il était le fait d'hommes de troupe
à cran ou commandés par un capitaine psychopathe, les guerre
représentant des occasions magnifiques à l'expression des petites
et grandes psychopathies.
Ainsi en 2010, c'est dans un
contexte de quasi partition en deux de la Côte d'Ivoire depuis
8 ans, de deux armées, l'une au Nord, l'autre au Sud, d'une économie
qui a régressé - la guerre ça coûte cher et puis ça gène les
transports, il y a des surcoûts de toutes sortes,.... qui a évolué
vers les trafics et l'informel durable, c'est dans ce climat de
grandes tensions, de peurs, d'insécurité diffuse, de ras-le-bol, de
rassemblements sur des bases ethnico-religieuses, de rancunes et de
haines accumulées vis à vis de ce qui s'est passé ces 10 dernières
années, que l'ONU, la communauté internationale et en premier chef,
la France a imposé la tenue d'élection. Bravo
la France, BRAVO notre grand Président !
Était ce le bon timing pour cette élection ? Manifestement Non
Le préalable à ces élections aurait du être le désarmement total des forces miliciennes de Guillaume Soro au Nord.
L'inconséquence de l'ONU est affligeante.
Il est aussi incroyable que tant la
Communauté Internationale (c'est qui au juste?) que l'ONU n'aient
rien prévu pour résoudre ou composer avec les haines qui se sont
développées entre les forces armées du Nord (dites rebelles) et
celles du Sud (dites légalistes). Après les
élections, gagnées par l'un ou par l'autre, ces forces auraient du
faire copains-copains !!! - Vraiment, je ne peux pas
croire que l'on puisse être si con, je crois plutôt que l'on peut
être malhonnête ou lâche.
N'entendre qu'un son de
cloche en France, de France Culture à Europe 1, de Martine Aubry à
Nicolas Sarkozy, de GOOGLE à Yahoo qui nous livre dans les 100
premiers classements pratiquement que des sites pro-Ouattara, ....
tout ça me désole profondément. A ma connaissance, seul le
journal " l'Humanité " a eu une vue nuancée
des choses.
On
n'a pas d'un côté "le
gentil nouveau légaliste et démocrate"
Allasane
Ouattara accompagné de son premier ministre tout propre
Guillaume Soro grand combattant rebelle pour la liberté, et de
l'autre "le
méchant dictateur"
Laurent
Gbagbo qui s'accrocherait au pouvoir comme un
vulgaire dictateur sud-américain des années 70-80. Sur ce
plan là les États-Unis feraient bien de se taire, sans remonter au
coup d'Etat au Chili en 1973, ce qui s'est passé en 2009 aux
Honduras n'est pas très démocrate (
http://www.lejdd.fr/International/Ameriques/Actualite/Election-contestee-au-Honduras-154397/
). La France aussi du reste, qui n'y est, promis-juré-craché,
pour rien dans le succès électoral du fils de Omar Bongo au
Gabon en 2009.
Début 2011, une solution ne peut être
trouvée que si les deux partis sont respectés. Cette
solution n'est assurément ni dans l'insulte ni dans les remontrances
condescendantes sarkosiennes. Il y a déjà eu tellement
de mal de fait que si une solution existe, elle sera très difficile
à trouver et à mettre en œuvre, il faudra du temps.
Tout de même, une présentation moins manichéenne des choses, la prise en compte de cette complexité, le respect de Gbagbo et la prise en compte de ses partisans aiderait beaucoup. Pour eux, comme pour l'autre camp, il y a tout à la fois un enjeu d'honneur, un enjeu patriotique et en enjeu de sécurité.
En arrière-fond à toutes ces affaires depuis 12 ans en Côte d'Ivoire, il y a bien sûr de gros intérêts économiques. Justement Gbagbo en 2000 voulait émanciper économiquement son pays de la France (Bolloré, Bouygue, Total, France Telecom,...) et l'ouvrir à des pays comme la Chine, le Brésil, la Russie,... .
Pour conclure, le chanteur ivoirien Alpha Blondy s'est exprimé fin 2010 sur la situation actuelle de son pays :"Monsieur Laurent Gbagbo était mon candidat, mais ça ne m'empêche pas de reconnaître la victoire de Monsieur Alassane Ouattara".
Cette déclaration ne règle évidemment rien mais elle contient au moins le respect favorable à un dénouement le moins dramatique qui soit.
L'ONU
ferait aussi bien de faire attention, elle risque d'y perdre
définitivement sa crédibilité si cette affaire tourne au
carnage.
Quant aux médias, ils doivent aussi faire
attention, ..... on ne les croira plus, on ne verra en eux que les
instruments des lobbies gouvernementaux ou/et économiques.
Daniel
Bobillier
daniel@yzonka.net
N'hésitez
pas à diffuser si vous avez trouver mon analyse intéressante.
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Une analyse que j'approuve dans
le blog de " l'Humanité " du 18/12/2010.
Soumis le 19 décembre, 2010 - 18:44 par Chaka (non vérifié).
Je ne suis ni pro Gbagbo ni pro Ouattara, mais africain qui sait
au moins de quoi il parle.
Il est tout à fait curieux que la
"communauté internationale" ait autant unanimement et
spontanément reconnu et soutenu le candidat Ouattara.
Vu
d'Afrique ou les dictateurs élus à la soviétique sont légion et
ce avec le soutien de la fameuse "communauté internationale",
il est d'emblée suspect de voir cette communauté s'indigner alors
même que Compaoré a été élu chez lui à 85% en même temps, que
Eyadema fils et autres Bongo fils ont hérité du trône de papa avec
les méthodes que l'on sait sans que cette même "communauté
internationale" ne s'en émeuve...que Sassou au Congo ait chassé
par les armes avec l'aide de ELF (devenu Total) un chef d'état élu
démocratiquement...je peux en citer comme ça infiniment...
Alors que l'on m'explique comment on a organisé des élections dans un pays occupé de moitié par des rebelles....que l'on m'explique déjà pourquoi on les appelle les EX-REBELLES" dans les médias occidentaux alors qu'en même temps ces mêmes médias appellent l'armée républicaine ivoirienne "les hommes à la solde de Gbagbo" ou encore "les fidèles de Gbagbo", etc...
Je vous le dis, un africain qui soutiendrait Ouattara aujourd'hui le ferait pour ses intérêts personnels, tellement je pense que le soutien qu'il reçoit de la part des grands de ce monde est le plus grand boulet pour lui...plus que jamais il est le candidat des étrangers....et celui des puissances colonisatrices....
Aucun africain ne peut entendre l'ultimatum lancé par Sarkozy à Gbagbo sans se sentir humilié et blessé dans sa fierté.
Pour moi la partie est terminée...le peuple de Côte d'Ivoire va certainement trinquer après mais pour de vrai, la partie est déjà perdue pour Ouattara...l'image est dévastatrice...celle d'un président prétendument élu qui se met sous la protection d'une rébellion qui elle-même est protégée par les forces onusiennes...
Puis...quand Soro dit qu'il délogera Gbagbo par tous les moyens y compris la force (des armes des rebelles j'imagine...) personne ne trouve à redire...même pas le mec du TPI...
la "communauté internationale" jette de l'huile sur le feu et radicalise les deux camps...au lieu de chercher la voie diplomatique...un massacre entre ivoiriens se prépare sous nos yeux, avec Sarko comme le grand scénariste....de quoi il se mêle????
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(1) Avaaz.org : Une organisation de militants qui me fait m'interroger sur la véritable nature de cette organisation. Lien sur Avaaz
Ce réseau écrit : " En novembre dernier (novembre 2010),
l'ancien Président Laurent Gbagbo a perdu les élections
démocratiques. Mais il s'accroche au pouvoir malgré une pression
internationale unanime, et s'appuie sur son armée violente qui a tué
des centaines de civils. Le cacao est le premier produit
d'exportation du pays, et si les entreprises du chocolat
cessent de traiter avec Gbagbo, sa source de revenus finançant
l'armée pourrait se tarir -- ce qui pourrait le conduire
à quitter le pouvoir.
La situation actuelle risque
de dégénérer en guerre totale dans les jours à venir.
Envoyons un déluge de messages aux plus grandes marques de
chocolat les appelant à cesser toute activité avec Gbagbo".
Or, les faits le montrent, les élections n'étaient pas si démocratiques que ça, la pression internationale n'est pas unanime, le camp Ouattara/Soro a aussi tué massivement des civils. je sais notamment que la femme du frère de mon amie a été égorgée par un escadron de la mort proche de Ouattara/Soro.
Cette organisation a aussi écrit :
"Cela fait du bien de participer à quelque chose qui peut faire face aussi rapidement à des situations concrètes avec des solutions efficaces pour obtenir le changement. Je découvre que ma voix compte, bien plus que quand je vote... je n'en continuerai pas moins à voter et à espérer. " – Patricia Henry, Mexique Membre d'Avaaz
Faire croire au gens que la signature d'une pétition sur le site Avaaz.org compte bien plus qu'un vote, c'est vraiment n'importe quoi, c'est même louche. Comme pour le jeune groupe de Rap, tout est orchestré. Croyons de façon mitigée à la démocratie du net et réfléchissons à nos heuristiques de jugement, prenons en conscience, identifions les biais, révisons les au besoins, soyons méfiants vis à vis de celles-ci,..... et décidons nous quand même .
Et puis une pétition sur internet ne fait rien, inonder de mail Nestlé, n'importe quoi, le seul intérêt d'envoyer un mail à Nestlé est de vous engager par un acte insignifiant et inefficace dans une opinion, c'est ce que montre la psychologie sociale (lire petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens – Joule et Beauvois).